Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, devra faire face à une déposition dans le cadre d’un procès intenté par des auteurs, dont Sarah Silverman, concernant la technologie d’intelligence artificielle de l’entreprise. Le juge fédéral Thomas Hixson a rejeté la demande de Meta qui voulait empêcher la déposition de Zuckerberg, citant des preuves qui suggérent qu’il est le principal décideur des initiatives d’IA du géant technologique.
Voilà une décision qui vient marquer un sérieux tournant dans l’affaire ; et elle pourrait même contribuer à établir des garde-fous pour la création de technologies d’IA. Une fois de plus, on a largement de quoi se poser de sérieuses questions sur la légalité de la manière dont les grands modèles de langage sont entraînés…
Un procès qui fait date pour l’IA
L’année dernière, les auteurs Sarah Silverman, Richard Kadrey et Christopher Golden ont intenté un recours collectif devant un tribunal fédéral de Californie, accusant Meta de violation du droit d’auteur. Selon eux, l’entreprise aurait illégalement téléchargé leurs livres à partir de sites web de bibliothèques clandestines et les aurait copiés sans consentement ni compensation pour entraîner son système d’IA.
Encore une affaire qui s’inscrit donc dans la série de défis juridiques lancés par des créateurs concernant la légalité de la manière dont les grands modèles de langage sont entraînés. Son issue pourrait contribuer à établir des garde-fous pour la création de technologies d’IA.
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Le rôle central de Mark Zuckerberg dans les initiatives d’IA de Meta
Dans sa décision, le juge Hixson a souligné que Mark Zuckerberg est le « décideur principal » de la branche d’IA générative de Meta et du développement des systèmes d’IA en question dans cette affaire. Les auteurs ont présenté des preuves de son implication spécifique dans les initiatives d’IA de l’entreprise, ainsi que de sa supervision directe des produits d’IA de Meta.
Meta avait fait valoir que Zuckerberg ne disposait pas de connaissances uniques sur les opérations de l’entreprise justifiant sa déposition, et que ces infos pouvaient être obtenues auprès d’autres employés ou cadres. L’entreprise a aussi précisé que la question principale dans cette affaire est celle de l’usage loyal (« fair use »), qui prévoit une protection pour l’utilisation de matériel protégé par le droit d’auteur sans licence ni compensation pour créer une œuvre secondaire.
Des directives personnelles de Zuckerberg pour le développement de l’IA
Les écrivains ont cependant fait valoir que Mark Zuckerberg avait personnellement émis des directives orientant le développement et la vente des produits d’IA de Meta. Ils ont cité un article du New York Times rapportant qu’il avait « immédiatement poussé à égaler et dépasser ChatGPT, appelant des cadres et des ingénieurs à toute heure de la nuit pour les inciter à développer un chatbot rival« . Le tribunal a alors conclu que les auteurs avaient présenté des arguments solides justifiant la nécessité de cette déposition.
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Des questions sur l’origine des données d’entraînement
Meta ne divulgue pas l’origine des livres dans son ensemble de données utilisé pour entraîner LLaMA, son modèle de langage. Bien que l’entreprise ait déclaré que les œuvres provenaient d’un ensemble de données accessible au public pour les grands modèles de langage, elle ne décrit pas plus en détail le contenu.
OpenAI, un autre géant de l’IA, est confronté à un procès identique pour violation du droit d’auteur intenté par des écrivains. Mardi, les deux parties sont parvenues à un accord sur les protocoles d’inspection des données d’entraînement de l’entreprise afin de déterminer si des œuvres protégées par le droit d’auteur ont été utilisées pour alimenter sa technologie.