Sean « Diddy » Combs, le magnat du hip-hop actuellement inculpé pour trafic sexuel et racket, vient de lancer une offensive juridique contre ce qu’il considère comme une grave inconduite du gouvernement. Ses avocats accusent les autorités d’avoir délibérément divulgué des preuves aux médias, notamment une vidéo le montrant en train d’agresser violemment la chanteuse Cassie.
Cette manœuvre, selon l’équipe de Combs, viserait à influencer l’opinion publique et à compromettre son droit à un procès équitable. Un nouveau développement dans l’affaire qui donne envie de se poser des questions sur les pratiques des procureurs et l’équité du système judiciaire.
Une stratégie juridique agressive
Dans une motion déposée mercredi, les avocats de Combs demandent une audience pour examiner ces allégations de fuite. Ils réclament soit une ordonnance du tribunal empêchant un éventuel jury de prendre en compte ces preuves, soit le rejet pur et simple de toutes les charges si la responsabilité du gouvernement dans ces fuites est avérée.
La défense affirme que la vidéo publiée par CNN fait partie d’une campagne de sept mois orchestrée par les procureurs et les agents fédéraux pour « susciter l’hostilité du public envers M. Combs avant le procès« . L’accusation intervient alors que Combs, actuellement incarcéré au Metropolitan Detention Center de Brooklyn, a fait appel pour la deuxième fois d’une décision lui refusant une libération sous caution.
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Des preuves controversées au cœur du débat
La vidéo en question, montrant Combs frappant, donnant des coups de pied et traînant Ventura alors qu’elle tente de s’échapper, est devenue une pièce centrale du dossier de l’accusation. Les procureurs l’utilisent pour démontrer la propension de Combs à la violence et argumenter qu’il a violé les lois sur le trafic sexuel.
Les avocats de Combs affirment que le Département de la Sécurité intérieure a délibérément divulgué cette vidéo à CNN dans le cadre d’un stratagème visant à obtenir une inculpation du grand jury et à empêcher leur client d’avoir un procès équitable. Ils soutiennent que Cassandra Ventura, connue sous le nom de Cassie, n’est probablement pas la source de cette fuite, étant donné qu’elle a obtenu un règlement à huit chiffres.
Des accusations graves contre le gouvernement
Marc Agnifilo et Teny Geragos, les avocats de Combs, déclarent dans leur motion : « La vidéo a été divulguée à CNN dans un seul but : porter un coup mortel à la réputation de Sean Combs et à ses chances de se défendre avec succès contre ces allégations. »
L’audience demandée, si elle est accordée, viserait à déterminer si les procureurs fédéraux ont violé les règles du tribunal exigeant le secret des procédures et des documents du grand jury. Selon une règle fédérale de procédure pénale, le gouvernement n’est pas autorisé à divulguer « quoi que ce soit qui révélerait ce qui s’est passé » lors de ces procédures.
Une demande de transparence
En prévision de cette éventuelle audience, l’équipe juridique de Combs exhorte le tribunal à ordonner la divulgation de tous les emails ou textos des procureurs ou des agents des forces de l’ordre concernant l’enquête. Ils se réservent le droit de demander des sanctions supplémentaires, y compris la disqualification de témoins, la suppression de preuves (dont la vidéo de 2016), voire le rejet de toutes les charges, en fonction des résultats de cette enquête.
Grâce à cette affaire, on peut se rendre compte des tensions qui peuvent exister entre le droit du public à l’information et le droit de l’accusé à un procès équitable. Elle aussi lieu à se questionner sur les pratiques des procureurs et la manière dont les preuves sont gérées et divulguées dans des affaires hautement médiatisées.
Alors que le procès de Sean « Diddy » Combs continue de faire les gros titres, cette nouvelle développement pourrait avoir des implications significatives non seulement pour cette affaire spécifique, mais aussi pour la façon dont les affaires criminelles impliquant des personnalités publiques sont traitées à l’avenir.