Le géant de l’intelligence artificielle OpenAI vient tout juste de conclure un partenariat majeur avec Condé Nast, le célèbre groupe de presse américain. Il s’agirait d’un accord pluriannuel qui permettra à OpenAI d’utiliser les contenus des prestigieuses publications de Condé Nast, telles que The New Yorker, Vogue ou encore Wired, pour alimenter ses plateformes ChatGPT et SearchGPT !
On assiste à une alliance très stratégique, qui arrive à soulever autant d’enthousiasme que d’interrogations sur l’avenir du véritable journalisme à l’ère de l’IA !
Un accès privilégié aux contenus de Condé Nast
Selon les termes de l’accord, dont les détails financiers n’ont pas été divulgués, OpenAI bénéficiera d’un accès étendu aux articles publiés par les différents titres de Condé Nast. Des contenus premium qui iront enrichir les bases de données sur lesquelles s’entraînent les modèles d’IA d’OpenAI, notamment ChatGPT et SearchGPT.
Pour Condé Nast, ce partenariat représente une opportunité de donner une nouvelle visibilité à ses publications, en les intégrant directement dans les réponses générées par les outils d’OpenAI. Une telle exposition pourrait attirer de nouveaux lecteurs et renforcer la notoriété des marques du groupe.
À LIRE AUSSI : OpenAI dit avoir déjoué une tentative d’influence électorale utilisant ChatGPT
Une tendance qui se confirme chez les éditeurs
Il faut noter que Condé Nast n’est pas le 1er groupe de presse à s’allier avec OpenAI. Le fait est que ces derniers mois, l’entreprise d’IA a multiplié les accords similaires avec des acteurs majeurs de l’information. On pense notamment à l’Associated Press, Axel Springer, The Atlantic, le Financial Times, News Corp ou encore Time.
Observons que cette tendance illustre l’intérêt croissant des éditeurs pour les technologies d’IA, perçues comme un levier potentiel pour toucher de nouveaux publics et expérimenter de nouveaux formats. En mettant leurs contenus à disposition d’OpenAI, ces groupes de presse espèrent également mieux comprendre le fonctionnement de ces outils et anticiper leur impact sur le secteur.
Des inquiétudes chez les journalistes
Bien que ces partenariats crée l’enthousiasme des dirigeants des groupes de presse, ils sont en revanche accueillis avec plus de réserve par les journalistes. Beaucoup s’inquiètent de voir leurs articles utilisés pour entraîner des IA sans leur consentement préalable…
Certains craignent que l’intégration de leurs contenus dans des outils comme ChatGPT ne conduise à une décontextualisation de leur travail, voire à une perte de contrôle sur la manière dont leurs articles sont présentés et interprétés. Que des préoccupations légitimes qui appellent à une réflexion plus large sur l’éthique et la régulation de l’IA dans le domaine de l’information.
À LIRE AUSSI : OpenAI évalue les risques de son modèle GPT-4o comme étant « moyens »… La bonne blague ?
Vers une nouvelle ère du journalisme ?
Au-delà de ces inquiétudes, le partenariat entre OpenAI et Condé Nast pose la question de l’avenir du journalisme à l’heure de l’intelligence artificielle. Si les outils comme ChatGPT peuvent offrir de nouvelles perspectives en termes de diffusion et de personnalisation des contenus, ils engendrent des défis importants sur la profession.
Comment préserver la rigueur, l’indépendance et la créativité du travail journalistique face à des algorithmes capables de générer des articles en quelques secondes ? Comment valoriser l’expertise humaine dans un écosystème médiatique de plus en plus automatisé ? Autant de questions qui devront trouver des réponses dans les années à venir.